« Objectif, Performance, Résistance » : trois mots-clés qui conditionnent la vie de Paul-Eloi Forget. Paul-Eloi est promu Directeur des ventes dans une grosse compagnie. Enivré par cette nouvelle ascension, il fait un emprunt à la banque afin d’acheter un appartement somptueux sur les hauteurs de la ville. Dans cette course frénétique vers la réussite, tout semble sous contrôle, jusqu’à l’apparition d’un nouveau CEO. Survient alors un brutal changement de situation. Même au sommet, la chute est toujours possible. L’inversion de la courbe est parfois inévitable!Des idées brillantes, un discours actuel, des problématiques contemporaines, des références intelligentes, la pièce de Samuel Valensi est un bijou.
Le public est pris à témoin, tantôt spectateur dans la pénombre, tantôt acteur dans la lumière.
Les comédiens sont talentueux, alternant aisément d’un rôle à l’autre. Le décor est minimaliste et la mise en scène très dynamique.
La pièce aborde avec brio la question du bonheur dans nos sociétés actuelles, et la précarité contre laquelle personne n’est immunisé.
Le spectacle interpelle, questionne, sensibilise. Une tirade revient sans cesse : «Fixez-vous un objectif, atteignez- le, et dépassez-le !!! ».
« L’inversion de la courbe » dénonce avec force la course vertigineuse vers la rentabilité, symptôme d’un mal-être moderne. Le spectacle aborde également l’obsession de la productivité au détriment du bien-être de l’Homme lui-même ; en un mot: « le crime de la société sur l’individu ».