Janvier 1952, Manchester. Alan Turing porte plainte contre le cambriolage effectué à son domicile. Une enquête commence alors et révèle l’histoire bouleversante d’un génie des mathématiques, également détenteur d’un lourd secret.
La pièce nous raconte l’histoire réelle d’Alan Turing. Ce professeur a joué un rôle fondamental dans la seconde guerre mondiale en décryptant les messages codés de la machine Enigma. Génie novateur, il est aujourd’hui reconnu comme le père de l’informatique.
Le spectacle nous dresse le portrait d’un homme attachant, mais isolé par le poids du secret quant à sa mission durant la guerre et son orientation sexuelle. « De toutes les choses immortelles, le silence est l’une des plus lourdes à porter ». Homosexuel, dans une société qui incriminait la différence, Alan Turing fut condamné à la castration chimique. Sa délivrance qui le poussa à sa fin, ne viendra que par le biais d’un aveu « Il y a dans la vérité quelque chose de profondément apaisant ».
La pièce aborde des problématiques contemporaines; celle de l’intelligence artificielle et celle de la peur devant la nouveauté et le progrès « Les machines peuvent-elles penser ? ». Le spectacle questionne également sur l’acceptation de la différence dans nos sociétés, et vise précisément l’ancienne législation punissant l’homosexualité au Royaume Uni.
La prestation de Benoît Solès est spectaculaire, celle d’Amaury de Crayencour exemplaire. Les répliques sont intelligentes et la mise en scène dynamique.
Une pièce poétique, un texte brillant sur le destin tragique d’un génie longtemps resté dans l’oubli.