1661, Molière rencontre le succès avec « Les précieuses ridicules » et autres pièces jouées devant les nobles et la royauté. On assiste à l’ascension fulgurante d’un génie du théâtre, annonçant l’auteur et le comédien de renommée. Epris de la fille de sa maîtresse, Armande, Molière doit affronter ses faiblesses et assumer ses choix.
La pièce aborde avec finesse l’épuisement cruel de la relation conjugale face à l’épreuve du temps.
L’abandon atroce de l’être aimé, l’injustice des sentiments, ainsi que la trahison de sa fille, entraînent Madeleine dans le désespoir. Une femme déchirée entre sa fille et son amant. «La raison n’est pas ce qui règle l’amour » se défend Jean- Baptiste Poquelin, désormais connu sous le nom de Molière. « L’amour ne se commande pas, il nous commande ». L’Homme est-il ainsi esclave de ses sentiments? Le témoin impuissant devant un désir grandissant?
Le spectacle de Gérard Savoisien traite avec une grande sensibilité la cruauté des sentiments et la faiblesse des hommes face à la jeunesse et à la beauté. «Les hommes sont féroces entre eux et sont si faibles avec eux-mêmes».
Enfin, la pièce nous interroge sur l’amour inconditionnel de Molière envers le théâtre, cette passion dévorante, cette évidence à laquelle il voua sa vie. «Le théâtre m’est tombé dessus comme une foudre de glace. Vivre, c’est faire du théâtre. Il coule dans mes veines». «Je préfère le théâtre à la réalité, à la petitesse et à la mesquinerie», dévotion absolue nous rappelant la célèbre citation d’Oscar Wilde « J’aime le théâtre, c’est tellement plus réel que la vie » …