Italie, 18ème siècle. Célibataire et orpheline, Mirandoline tient une auberge à Florence. Affirmée et fine d’esprit, la jeune femme est convoitée par tous les hommes, notamment par ses hôtes, le compte d’Albafiorita et le marquis de Forlipopoli. Or, l’arrivée du Chevalier de Ripafratta perturbe son quotidien. Misogyne et présomptueux, ce nouveau client la méprise ouvertement. Voulant humilier l’homme arrogant et souhaitant honorer son sexe, la belle aubergiste décide alors de le séduire avec habilité et malice.
Manipulatrice et simulatrice, Mirandoline se moque éperdument de la richesse, des conventions sociales et du mépris de la noblesse. Habile, elle tourne en ridicule l’arrogance masculine et prône son indépendance et sa liberté au prix d’un travail acharné.
La mise en scène d’Alain Françon, simple et épurée, est efficace. Elle met en lumière le comique de situation et le grotesque des personnages.
Michel Vuillermoz compose un marquis très drôle aux manières ridicules. Florence Viala, quant à elle, incarne une Mirandoline remarquable et adopte un jeu fin et subtil.
En somme, « La Locandiera » est un bijou. «Molière vénitien », la pièce met en lumière l’un des premiers rôles-titres féminins dans l’histoire de la comédie italienne.
Derrière une intrigue simple, Carlo Goldoni, écrit une pièce qu’il qualifie « d’instructive et d’utile ». Féministe avant l’heure, l’auteur italien affirme dans sa préface qu’il n’a «peint nulle part ailleurs une femme plus séduisante, plus dangereuse que celle-ci »…